Le projet personnalisé : un enjeu de taille

L'ensemble des apprentissages dispensés visent à permettre  aux jeunes qui en ont les moyens de préparer leur insertion dans le monde adulte par le biais d'une activité professionnelle.  Accéder à l'employabilité passe par l'acquisition de compétences techniques, par la construction d'une identité professionnelle mais également par le développement de compétences sociales.
La mobilisation des équipes pluri-professionnelle au travers des apprentissages scolaires et socio-professionnels, des chantiers, des transferts, de participations à des manifestations culturelles et sportives contribue à assurer une circulation constante entre le milieu institutionnel et le monde extérieur. Toutes ces actions visent à offrir aux jeunes des expériences positives qui soient au  plus près de la réalité socioprofessionnelle. L'internat peut représenter un milieu sécurisant et à contrario les exigences de la vie sociale et du monde du travail sont susceptibles d'insécuriser, de générer des réactions de peur et d'évitement voir de mise en échec, c'est pourquoi il est indispensable de préparer le processus de sortie en privilégiant et en renforçant les expériences à l'extérieur de l'établissement.

Un grand nombre de nos jeunes quelques soit leur orientation future avec ou sans activité professionnels continuera à évoluer plus ou moins durablement en milieu protégé. La sortie de l'établissement est un moment très sensible qui ponctue pour certain un parcours de vie assez long dans l'établissement.  Il s'agit de préparer chacun d'entre eux psychologiquement et émotionnellement à franchir ce cap le plus sereinement possible. C'est la raison pour laquelle que dès lors que le projet de sortie est clairement établi et partagé ,des immersions graduelles dans les structures futures seront privilégiés, afin de favoriser à la fois une démarche d'émancipation et d'intégration. Le travail en partenariat et l'établissement de convention solides et durables avec les structures d'accueil pour adulte permettra de cibler les attentes de celle-ci afin de mieux encore préparer les jeunes et d'éviter des ruptures de parcours. La volonté d'accueillir des filles en internat contribuera également à préparer nos garçons à expérimenter une vie sociale voir affective en lien avec leur expérience de vie future dans le respect des valeurs d'égalité entre l'homme et la femme.

L'aboutissement du processus de sortie des jeunes ne peut se réaliser de manière administrative qu'en lien avec la MDPH qui notifie les orientations futures. En fonction de la possibilité d'exercer une activité production, les sorties s'effectue soit dans le champ du travail (MOT ou milieu protégé), soit vers un établissement pour adulte (FAS, FAM,MAS). Il arrive que la situation d'un jeune adulte de l'IMPRO présente une pathologie  persistante et invalidante ne permettant pas une orientation dans un foyer pour adulte ou ne permettant plus son maintien à l'IMPRO. Dans ce cas, afin d'éviter une rupture de parcours,l'IMPRO se tourne vers la MDPH en sollicitant une commission de situation critique visant à trouver la meilleure issue possible.
 C'est au moment de préparer la sortie de l'IMPRO que le service de coordination de parcours et de projet personnalisé et le service de suite affirment leurs actions en réunissant toutes les informations propices à la détermination de l'orientation la plus adaptée possible et l'identification des dispositifs et des structures les plus à même de répondre au projet et au besoin de chacun. Il s'agit dans bien des cas de co-contruire et coordonner un parcours qui associe plusieurs dispositifs, il peut s'agir d'un lieu où l'on va travailler, combiné avec un lieu où l'on vit, un autre ou l'on va militer associativement ou encore un autre où l'on est soigné. Il s'agit là de permettre à chacun même si il est diminué par un handicap de pouvoir s'exprimer et  exprimer ses désirs, son bien-être, son utilité et sa citoyenneté comme tout à chacun dans un état de droit.
Lorsqu'un usager dont l'orientation de sortie ne se concrétise pas faute de place à l'âge de 20 ans, en accord avec lui et/ou ses éventuels représentants légaux, une demande administrative de prolongation de séjour dans le cadre de l'amendement Creton est demandée auprès de la MDPH.